Risques naturels : Le séisme de Montendre du 20 mars 2019 (17)

Le 20 mars 2019 s’est produit à 10h56 (locale) un séisme selon le BCSF-RénaS dont l’épicentre (projection du foyer profond à la surface) se situe à 35 km à l’est de Pauillac (dépt. 33) et environ 13 km au SE de Jonzac (17) dans le département de la Charente-Maritime (17) sur la commune de Montendre.
Ce séisme a été assez largement ressenti sur une large partie du territoire néo-aquitain. Il constitue dans la région l’événement sismique le plus important en terme d’énergie libérée depuis le séisme de l’Entre-Deux-Mers en 1759.

La magnitude locale Ml été évaluée a été établie par le RéNaSS à 4.9. Cette valeur exceptionnellement élevée pour la région est cependant trompeuse. Ceci est dû à un phénomène régional particulier qui modifie l’atténuation des ondes sismiques et fausse les estimations de Ml. La magnitude de moment Mw - directement reliée à l’énergie du séisme – est elle estimée à 3.7 (IPGP, GéoAzur), plus cohérente avec la zone de sismicité faible. Des séismes ont eu lieu dans cette zone en 2005 et 1972. Le précédent événement sismique d’ampleur comparable remonte à plus de deux siècles avec le séisme de l’Entre-Deux-Mers du 10/08/1759.

Estimation régionale de la secousse sismique du 20/03/19 (source BCSF-Rénass / RESIF)

Les effets du séisme du 20/03/2019 ont été principalement ressentis dans un rayon atteignant jusqu’à 200 km autour de l’épicentre. L’intensité estimée (provisoire) à partir des témoignages reçus sur internet (BCSF/RéNaSS) est de niveau IV à V en zone épicentrale, correspondant à des secousses largement ressenties par la population, avec des effets sur les objets mais sans dommage au bâti. L’intensité épicentrale pour le séisme de l’Entre-Deux-Mers de 1759 était de VII d’après SISFRANCE.

Carte d’intensités selon les témoignages ressentis (au 26/03/2019, données : France Séisme)

La profondeur estimée de la rupture à l’origine de la secousse est estimée inférieure à 10 km. L’épicentre du séisme se situe sur le flan sud de l’anticlinal   de Jonzac, ce secteur est affecté de nombreuses failles (représentées par des traits noirs ou rouges sur la carte). Il serait lié à un mouvement d’une des anciennes failles du massif armoricain, orientée depuis la Bretagne selon un axe sensiblement NW/SE (mécanismes au foyer décrochant selon Géoazur)

Localisation de l’épicentre du séisme sur le fond géologique 1/50000 harmonisé (BRGM)

Le nord-ouest de la région Nouvelle-Aquitaine est une zone de sismicité modérée suivant le nouveau zonage sismique de la France revu en 2011.

La Nouvelle-Aquitaine a déjà été affectée par de nombreux séismes dans la période historique ou contemporaine.
Ainsi, le séisme de Bagnères de Bigorre en 1660, le séisme de Juncalas en 1750, et le séisme de Viella en 1923 ont montré des intensités supérieures à VIII (dégâts massifs, habitations vulnérables détruites) ; le plus récent est le séisme d’Arette en 1967, avec une magnitude de 5.3 qui a fait une victime et plus de 800 sinistrés, détruisant 80% des habitations du village.
Les séismes de Loudun en 1711, Bouin en 1799, Oléron en 1972 et Arudy en 1980 ont eu des intensité moindres mais néanmoins importantes à VI à VII (murs lézardés, chutes de cheminées).
La dernière séquence notable de séismes date de 2016 : Pau (M 4.0), Chinon (M 4.2) et La Rochelle (M 4.9).
En 2018, la région Nouvelle-Aquitaine a été affectée par 2 séismes : Bressuire (79) le 12 février (M 4.8), Grand-Bourg (23) le 23 octobre (M 3.2).

L’intégralité des séismes historiques en Nouvelle-Aquitaine et plus généralement en France peut être récupérée sur grâce à la base de données SISFRANCE.

Quelques sites internet

Alerte en temps réel : L’appli LastQuake du CSEM et de la Fondation MAIF/Thalès.

Le Commissariat à l’Énergie Atomique

Le Bureau Central Sismologique Français (témoignez ici du ressenti des séismes)

Le Réseau National de Surveillance Sismique

Le Centre sismologique euro-méditerranéen

L’institut géologique américain USGS

L’Observatoire Régional des Risques Nouvelles-Aquitaine

actualisé le 28/03/2019

Rappels
La magnitude :

  • Ne varie pas quand on s’éloigne de l’épicentre
  • Caractérise les dimensions de la faille qui rompt
  • Se calcule à partir du sismogramme
  • « L’échelle de Richter/Kanamori » est en fait une fonction continue, sans limite (celle des roches) d’un degré à l’autre, l’énergie est multipliée par 30 et l’amplitude du mouvement par 10. Une brique lachée de 1 m de hauteur donne une magnitude de -2
  • les séismes les plus puissant mesurés : Chili 1960 M9,5, Alaska 1964 et Sumatra 2004 M9,2 et Japon 2011 M9

L’intensité

  • En principe, l’ampleur des dégâts diminue en s’éloignant de l’épicentre
  • S’évalue après séismes sur la base des témoignages www.franceseisme.fr
  • Caractérise les effets ressentis ou observés en surface en un lieu donné sur les personnes et les biens
  • Échelle de référence EMS98 (European Macroseismic Scale de 1998)

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