Les mines

Principalement liées aux formations magmatiques et métamorphiques des massifs anciens, Armoricain et Central, les ressources minières sont abondantes en Poitou-Charentes. Celles-ci ont fait l’objet d’une exploitation dans le passé et sont aujourd’hui toutes abandonnées, sauf vis à vis de leur intérêt historique et touristique.

Sommaire de l’article :

Une grande diversité de ressources minières

La région Poitou-Charentes possède dans son sous-sol de nombreuses ressources minières jadis exploitées. Les minéralisations les plus importantes sont liées aux 2 massifs anciens, Armoricain et Central, et aux roches magmatiques (granites, roches volcaniques…) et métamorphiques (gneiss, schistes…) qui les composent. Ces minéralisations sont souvent liées aux nombreuses failles importantes qui affectent le territoire régional, notamment les grandes structures de la chaîne hercynienne. Cette grande chaîne de montagne, qui concerne une grande partie de l’Europe, s’est structurée au cours du Paléozoïque supérieur avec une phase paroxysmale au Carbonifère supérieur (il y a environ 300 millions d’années).

Ces minéralisations métalliques se rencontrent donc le plus souvent dans des filons. Les principales minéralisations correspondent à l’association plomb-zinc. L’on trouve cependant d’autres minéraux : cuivre, or, argent, tungstène, molybdène, étain, arsenic… Au niveau exploitation il convient de citer les mines d’Alloué-Ambernac (16) exploitées pour le plomb et le zinc.

Les mines de Mlle, célèbres pour l’exploitation de l’argent, sont une forme de gisement particulier car correspondant à des minéralisations dans des cavités karstiques   (cf. ci-dessous le chapitre qui présente le gisement).

Mines de Mlle

Le socle ancien renferme aussi des richesses en uranium, que cela soit dans le Massif Armoricain ou dans le Massif Central. Les mines de Mauléon (Nord Deux-Sèvres) en sont un témoignage.

On trouve aussi de très nombreux gisement de fer, dans les terrains de socle mais surtout dans les formations sédimentaires d’âge Tertiaire. A cette époque (de 60 M d’années à nos jours), le territoire régionale est resté presque intégralement émergé et soumis à une longue période d’altération souvent en climat chaud. Il existe des témoins de ces périodes à travers de nombreuses concentrations en fer (sous forme de pisolites et de latérites par exemple).

Altérites à pisolites de fer du Bois du Fouilloux, près de La Mothe St Héray (79)

Enfin, ce panorama doit être complété par l’existence de quelques bassins houillers (Carbonifère) qui ont fait l’objet de « petites exploitations » comme à Saint-Laurs (79).

La carte des indices et anciennes exploitations minières

Carte des indices et gîtes miniers de Poitou-Charentes

La carte régionale a été réalisée à partir de l’inventaire minier national et des données de la Banque du Sous-Sol. On distingue les indices miniers des gîtes qui ont pu faire l’objet d’une exploitation.

Cette carte peut être téléchargée dans un format image ou interrogée dans un espace cartographique

Les mines d’argent de Mlle

La ville de Mlle est située sur d’importantes minéralisations plombo-argentifère. Les travaux d’extraction ont débuté pendant l’occupation romaine, et se sont poursuivis et développés au Moyen Âge.

L’apogée de l’activité extractive correspond à l’époque où Mlle constituait l’un des dix ateliers monétaires de Charles-le-Chauve (vers 864). Située pour l’essentiel sous la ville de Mlle, ce métallotecte est bien connu à la suite de travaux d’exploration menés par le BRGM, de 1956 à 1962, puis par la Compagnie Royale Asturienne de Mines. L’étude du gisement a donné lieu à une thèse de 3e cycle de l’Université de Poitiers (Coiteux, 1983), d’où est extrait l’essentiel des données présentées dans cette note.

Karst dans le Pliensbachien à Mlle

La minéralisation affecte les formations karstifiées du Lias inférieur et du Pliensbachien, condensées au droit d’un paléorelief créé par le Leucogranite de Pied-Pouzin, qui affleure au Nord de Mlle, dans la vallée de la Béronne, affluent de la Boutonne.

La campagne de sondage du BRGM, faite à la maille de 500 m, a conduit à une estimation des ressources de 750 000 t de plomb et 14 000 t d’argent sur une surface de 47 km2. Les concentrations sont très inégalement réparties, les plus importantes se localisant au Sud-Est du gisement, sous la ville de Mlle ; les concentrations peuvent varier très rapidement, en moins de 500 m. Dans les zones de concentrations exploitables, les teneurs varient de 40 kg/m2 à 120 kg/m2, voire 160 kg/m2.

La minéralisation paraît développée selon des bandes très allongées et étroites, entre 50 m et 100 m : elles sont horizontales et situées à faible profondeur (8 m sous la surface). Les teneurs en métal dans ces bandes se situent entre 3 ‰ et 4 ‰ en plomb, avec 60 g/t à 80 g/t d’argent.

La couche la plus minéralisée est peu puissante, de l’ordre de 2 m, et se localise dans la partie supérieure du Pliensbachien, dans la tranche de 1 à 5 m de profondeur. Au-delà de 6 m, les indices sont trop faibles et dispersés ; le toit est le plus souvent dolomitique   et pratiquement stérile.

Les paragenèses observées à Mlle sont simples : la galène domine, elle est localement accompagnée par la blende et la chalcopyrite. La pyrite est également présente sous forme de pyritosphères. L’association quartz-galène est également fréquemment observée. Les métaux lourds (Pb, Zn, Ag) tirent leur origine du lessivage des socles anciens du Massif armoricain et du Massif central.

Deux phases de karstification consécutives à des émersions durant le Lias semblent à l’origine d’une partie du processus de concentration. Ces émersions se situent au Pliensbachien et au Toarcien inférieur. En effet, on observe une lacune du Toarcien inférieur sur le dôme de Mlle, lacune correspondant à une durée de plus d’un million d’années.

Dans le Lias inférieur, les indices sont peu importants, dispersés dans la dolomie   et associés aux faciès   de dolomicrite, de dolomicrosparite et d’oodolomicrosparite. L’essentiel de la minéralisation se localise dans les terrains pliensbachiens où elle se présente, soit sous forme diffuse, soit sous formes fissurales ou géodiques, soit en imprégnations de remplissage karstique  . La majeure partie des minéralisations est en effet liée à un réseau karstique   et se situe dans les remplissages de cavités, dans les géodes et les fissures ou en imprégnation à proximité de ces dernières, ou dans les épontes.

Si, dans les zones silicifiées de l’encaissant, la galène a cristallisé après le quartz dans les géodes, elle se présente sous forme de cube d’une dizaine de microns ou en comblement de microgéodes de quartz subhexagonaux de 1 à 2 mm de diamètre. Ces formes laissent supposer une pseudomorphose de quartz par la galène. On observe également l’épigénie de rhomboèdres de dolomie   par de la blende. Ces microgéodes sont abondantes dans les faciès   fins (dolomicrite du Lias inférieur et dolomicrosparite et silt du Pliensbachien) et plus particulièrement dans les remplissages silteux karstiques  .

Mis à part le quartz, la galène et la blende sont accompagnées dans les géodes par la cérusite (carbonate de plomb, PbCO3) provenant de l’altération de la galène. Elle est absente dans les remplissages silteux silicifiés où la galène n’est pratiquement pas altérée.
D’autres minéraux très peu abondants sont connus dans l’encaissant : il s’agit de la chalcopyrite, du cuivre gris, de la la covellite, de la marcassite, de la goethite, de la limonite et de l’argentite.

La gestion de « l’après-mines »

En matière d’anciennes mines, la gestion du risque est assurée par les services Mines de la DREAL à qui le GIP (Groupement d’Intérêt Public constitué d’agents du BRGM et de l’INERIS) Géodéris apporte son expertise et son assistance technique dans ce domaine particulier de l’après-mine, relativement :
• aux arrêts des travaux et aux autorisations à renoncer aux titres miniers,
• aux risques miniers pour :
• les besoins de la police des mines y compris de la police résiduelle,
• l’établissement des Plans de Prévention des Risques Miniers (PPRM).
• à la gestion des équipements mentionnés aux articles 92 et 93 du code minier après leur transfert à l’Etat par l’exploitant,
• à la gestion de séquelles des anciennes mines et particulièrement des mines orphelines,
• à l’élaboration de rapports géotechniques prévus à l’article 1 du décret n°2000-465 du 29 mars 2000 et le cas échéant, pour toute autre mission utile en cas de sinistre miniers.
Pour ce faire, Geodéris peut réaliser des expertises, études et audits de dossiers et notamment :
• créer et tenir à jour des banques de données relatives aux sites d’exploitation minières,
• gérer de système d’information géographique (SIG),
• procéder à l’identification et à la hiérarchisation des risques miniers,
• assister la puissance publique dans la mise en œuvre des travaux de mise en sécurité des biens et des personnes,
• assister les pouvoir publics pour l’information des populations,
• assister la puissance publique dans la gestion des crises en général.

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