2 - Parc François 1er (Cognac)

Où affleure le stratotype du Coniacien (-90 Ma  ), il repose en discordance   sur des calcarénites du Turonien (-94Ma)

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Accès au site

L’affleurement   se caractérise par la succession de dépôts de deux étages stratigraphiques du Crétacé supérieur (Turonien et Coniacien) séparés par une discordance   angulaire.

Accès

À partir de Saintes, prendre la direction Cognac, emprunter la N141 jusqu’au giratoire à l’entrée de la ville de Cognac, poursuivre en suivant la D731, direction Cognac centre. Au deuxième rond-point, prendre la première sortie, D48, au rond-point jouxtant l’Eglise Saint-Jacques emprunter la première sortie direction l’office de tourisme et traverser le Pont neuf. Au giratoire continuer tout droit et prendre la première intersection à gauche. Une place de stationnement réservée aux bus se trouve rue de la Font d’Enfer à proximité de l’affleurement  .

Carte de localisation du site étudié (©IGN)

Que voir ? Que conclure ?

L’affleurement   se caractérise par la succession de dépôts de deux étages stratigraphiques du Crétacé supérieur (Turonien et Coniacien) séparés par une discordance   angulaire.

Généralités

L’Ouest de la France a été marqué à la fin du Turonien (94 Ma  ) par une régression  * marine amorcée dès le Turonien moyen. Ce retrait marin s’est traduit par des émersions et de l’érosion localisée, et s’est matérialisé sur le terrain par une discordance   angulaire entre le Turonien supérieur et le Coniacien (90 Ma  ). Cette discordance   est visible sur l’affleurement   du parc François Premier à Cognac.

Paléoenvironnement  

Le Turonien est affecté par l’eustatisme  * ; il marque la fin d’un cycle de transgression  -régression   avec un épisode transgressif qui concerne la majeure partie du Turonien, marqué par les dépôts marneux   du Turonien inférieur, séparant les formations du Cénomanien (100 Ma  ) et du Turonien moyen/supérieur (94 Ma  ). La mer se retire par la suite progressivement, laissant des dépôts marins de plateforme continentale, les calcarénites. Ce milieu moins profond et plus agité explique la présence de nombreux bioclastes   dans les strates du Turonien supérieur.

Une courte phase d’émersion se produit entre la fin du Turonien et le début du Coniacien, illustré par la discontinuité sédimentaire  . Le Turonien alors émergé est affecté par l’érosion. Un nouveau cycle de transgression  -régression  * lui succède, débutant au Coniacien (90 Ma  ) jusqu’à la fin du Crétacé supérieur. Le Coniacien est caractérisé par une sédimentation détritique  , témoin d’un milieu de plateforme épicontinentale, soumise à des courants. La mer demeure chaude et peu profonde pendant le Coniacien, favorisant les dépôts carbonatés.

Illustrations

Parcourez les affleurements   en cliquant sur les vignettes ci-dessous et découvrez les explications géologiques et interprétations hydrogéologiques.

Schéma théorique montrant le fonctionnement d'un aquifère karstique (© SIGES, BRGM)

Schéma théorique montrant le fonctionnement d’un aquifère karstique (© SIGES, BRGM)

Hydrogéologie

Un même aquifère peut être constitué de formation de lithologies et d’âges différents. Les calcarénites du Turonien supérieur forment un milieu poreux, perméable, notamment grâce à une porosité matricielle et karstique. La porosité karstique, induite par la dissolution des carbonates, forme des réseaux de fractures, plus ou moins connectés, où l’eau peut circuler facilement. A contrario, la porosité matricielle est définie par les interstices du calcaire. C’est une porosité primaire, signifiant qu’elle se forme en même temps que la roche ce qui n’est pas le cas de la porosité karstique, définie comme une porosité secondaire.

Sur l’affleurement du parc François Premier, une assise marneuse* surmonte la calcarénite, les aquifères du Turonien et Coniacien ne sont pas connectés localement. En revanche, en l’absence de niveau imperméable continu entre les deux aquifères du Turonien et du Coniacien, comme c’est majoritairement le cas à grande échelle en Charentes, ceux-ci communiquent et forment un seul et même ensemble perméable : l’aquifère multi-couche du Turonien-Coniacien.

Les calcaires argileux du Santonien (85 Ma) constituent le toit (= le sommet) de cet aquifère. Cependant ils peuvent par endroit être perméable, en raison d’une fissuration importante, et ainsi être intégré dans l’aquifère multicouche du Turonien-Coniacien. En excluant le Santonien, cet aquifère a une puissance (= épaisseur), moyenne d’une centaine de mètres. Cet aquifère multicouche possède de bonne capacité de stockage et sa porosité lui permet d’avoir de bonnes aptitudes transmissives.

En Charente, la nappe du Turonien-Coniacien peut être captive ou libre suivant sa localisation. Elle apparait libre dans les secteurs où les formations géologiques affleurent à la surface et peut, dans ce cas, soutenir les cours d’eau en période d’étiage. C’est également dans ces secteurs qu’elle peut se recharger assez rapidement. L’aquifère devient progressivement captif avec l’approfondissement des couches vers le sud-ouest et quand il se retrouve surmonté par les formations plus récentes. Lorsqu’une nappe est captive, des phénomènes physico-chimiques peuvent se développer et améliorer la qualité de l’eau (ex : dénitrification en milieu anaérobie). Cette nappe représente la ressource principale pour l’Alimentation en Eau Potable dans le sud-Charente.

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