Ce n’est qu’en 1970, suite à des nouvelles collectes à Bataillé, qu’elle fut réétudiée et placée dans un nouveau genre taxonomique appelé Gallasellus (étymologiquement, « Aselle de Gaule ») pour mieux rendre compte de son caractère endémique.
Les objectifs du projet
Les objectifs principaux du projet étaient :
1/ Protection et sauvegarde de la Gallaselle
L’inventaire de la stygofaune du Poitou-Charentes doit permettre de mettre en avant plusieurs sites d’intérêt, pour la mise en œuvre d’actions de protection de l’espèce (sur le plan pratique et par des actions de communication).
2/ Inventaire de la stygofaune régionale
Les connaissances de la stygofaune en France sont inégalement réparties sur le territoire, et certaines régions comme l’ouest, ont un réel défaut de données en matière de faune aquatique souterraine. Le grand centre-ouest représente donc un « zone blanche » et sa stygofaune nécessite donc d’être répertoriée.
3/ Bio-indication et qualité des eaux souterraines
Les hydrosystèmes souterrains sont des milieux naturels très sensibles aux activités humaines dont les pollutions à la surface du sol. Les espèces qui les peuplent aujourd’hui sont le reflet de multiples influences. Certaines espèces sont ainsi dites polluo-sensibles, et peuvent être utilisées comme sentinelles du bon fonctionnement de ces milieux.
Le croisement des données relatives à la qualité des eaux souterraines avec la présence ou l’absence des espèces collectées devrait permettre, à terme, d’apporter de nouveaux éléments et outils en matière de bio-indication sur la qualité des eaux et les habitats souterrains.
Pour atteindre ces objectifs, le projet a été découpé en deux volets :
- Une prospection de terrain en vue de mieux cerner la répartition et l’abondance des populations de gallaselles,
- Des analyses de laboratoire en vue de cibler les préférences écologiques de l’espèce, de retracer les liens phylogénétiques entre les populations et de caractériser la faune associée et ses habitats.
Méthodes et moyens mis en œuvre
Pour mener à bien ce projet, plusieurs étapes ont été réalisées pour s’assurer du bon déroulement de l’étude :
• Formation des partenaires aux techniques d’échantillonnage et aux méthodes spéléologiques de prélèvement (participation de la communauté spéléologique régionale) ;
• Réalisation de rencontres inter-partenariales pour promouvoir le projet auprès des partenaires et pour avoir un retour d’expérience dans certains domaines spécialisés ;
• Détermination de la stratégie à adopter en prévision du travail de terrain.
La méthodologie du travail de terrain a été identique pour chacun des sites prospectés, la seule différence réside dans les techniques et outils de prélèvements selon la nature du site (source , captage AEP , fontaine, cavité souterraine, etc…). La procédure consistait à échantillonner la faune de chaque site, tout en effectuant des mesures des paramètres physico-chimiques du milieu (température, pH, concentration d’éléments spécifiques, conductivité, …). Les spécimens prélevés ont subi un conditionnement spécifique dans l’alcool (70% minimum) afin d’être étudiés en laboratoire (analyses morphogénétiques).
L’habitat a été catégorisé suivant 4 types : source , nappe souterraine, rivière souterraine et lit hyporhéique des cours d’eau de surface (sous-écoulement).
À chacun de ces habitats et de ces points d’accès correspond un appareillage propre de prélèvement :
Dans le cas d’un cours d’eau de surface → utilisation d’une sonde/pompe type Bou-Rouch (figure A)
Dans le cas des nappes souterraines → utilisation d’un filet de type Cvetkov (figure B)
Dans le cas des sources et des rivières souterraines → utilisation d’un filet à main comme piège filtrant (figure C)
Le projet a pu réaliser sa phase opérationnelle de prélèvement de terrain de juillet 2013 à décembre 2015.
Pour connaître les résultats -> lien vers l’article tout public
Et pour plus de détails -> lien vers l’article expert/scolaire