Commentaire général au 11/03/2019 :
La période de recharge des nappes libres du bassin Adour-Garonne entamée en fin d’année 2018 s’est poursuivie en ce début d’année 2019, notamment à la fin du mois de janvier et au début du mois de février, qui a par la suite plutôt été marqué par un temps sec. Ainsi, pour le mois de février 2019, les niveaux sont orientés à la hausse sur la totalité des indicateurs ponctuels et globaux.
A l’échelle du bassin Adour-Garonne, la pluviométrie enregistrée en ce début d’année 2019 a permis un fort épisode de recharge fin janvier – début février. Mais, il a été combiné à une recharge précédemment limitée depuis l’étiage de septembre-octobre et à un manque de précipitations par la suite. Ainsi, la tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne est à des niveaux proches de la moyenne pour le mois de février 2019, sur l’ensemble des systèmes aquifères , à l’exception peut-être du Plio-Quaternaire aquitain, où les niveaux seraient plutôt modérément bas.
A l’échelle des indicateurs ponctuels, plus de la moitié (53%) des niveaux sont proches de la moyenne pour un mois de février. Ils sont modérément hauts pour un tiers (33%) des indicateurs, principalement dans les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents et pour la partie sud des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur (secteur des Causses). Enfin, ils ne sont inférieurs à la moyenne que pour 13% des indicateurs et, à l’exception d’un indicateur avec un niveau bas, les autres correspondent à des niveaux modérément bas.
Dans l’ensemble, la tendance observée en tout début d’année se confirme : après une année 2018 contrastée (longue recharge hivernale et printanière puis longue sécheresse estivale et automnale) qui avait toutefois permis de maintenir longtemps des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne, la période de recharge 2018-2019 est pour l’instant mitigée, avec une très forte homogénéisation des niveaux piézométriques autour de la moyenne sur l’ensemble du bassin .
A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).
Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique se voit soustraire le niveau mensuel moyen d’étiage . Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.
Etat relatif des aquifères présents sur le territoire Poitou-Charentes-Limousin
Comme en décembre 2018, et après une situation plus contrastée en janvier 2019, les niveaux sont orientés à la hausse sur tous les indicateurs en février. L’IPS a peu varié depuis le mois de décembre, mais la tendance observée à l’échelle du bassin se vérifie parfaitement ici puisque les niveaux modérément bas observés sur la côte charentaise sont désormais proches de la moyenne, et les niveaux hauts observés au sud-est d’Angoulême sont désormais modérément hauts. Ailleurs, les niveaux restent proches de la moyenne, ce qui est également le cas à l’échelle du système aquifère , comme en fin d’année 2018.
Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, la tendance à la hausse était déjà quasi-générale en décembre 2018, elle est désormais générale en février 2019, même s’il faut noter qu’entre temps, les niveaux ont baissé en janvier sur toutes les sources des Causses. Dans ce secteur, les niveaux restent toutefois plus élevés, puisqu’ils sont majoritairement modérément hauts. Ils sont toutefois proches de la moyenne dans le sud des Grands Causses et le nord des Causses du Quercy, rejoignant ainsi la tendance observée sur tous les indicateurs charentais. A l’échelle du système aquifère et comme ailleurs dans le bassin , le début d’année 2019 se caractérise par des niveaux en hausse et globalement proches de la moyenne, alors que le début de la période de recharge avait permis d’atteindre des niveaux modérément hauts.