Commentaire général au 09/04/2019 :
La deuxième partie du mois de février et le mois de mars 2019 ayant été marqués par un temps sec et ensoleillé, la tendance générale à la hausse des niveaux piézométriques observée au mois de février sur les nappes libres du bassin Adour-Garonne est enrayée en ce mois de mars : 70% des indicateurs ponctuels et les 6 indicateurs globaux sont orientés à la baisse. 17% des indicateurs ponctuels voient leur niveau se stabiliser et la hausse se poursuit sur seulement 13% d’entre eux, principalement dans les nappes alluviales de la Garonne et du Tarn, entre Montauban et Agen.
Cette tendance ne marque pas nécessairement la fin de la période de recharge 2018-2019, mais cette période de sécheresse d’un mois et demi combinée à une recharge hivernale jusque-là moyenne entraîne une tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne à des niveaux modérément bas pour le mois de mars 2019, à l’exception des nappes alluviales de la Garonne et de ses affluents, pour lesquels les niveaux restent proches de la moyenne.
A l’échelle des indicateurs ponctuels, plus de la moitié (57%) des niveaux sont désormais inférieurs à la moyenne pour un mois de mars, contre seulement 13% en février. La plupart présentent des niveaux modérément bas (47%), mais les niveaux sont très bas sur 3 indicateurs (10%). 40% des indicateurs présentent toutefois des niveaux toujours proches de la moyenne, en particulier dans les nappes alluviales. Enfin, un seul indicateur (3%) présente un niveau supérieur à la moyenne, et il est modérément haut.
Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. La tendance globale oscille désormais entre modérément bas et proche de la moyenne. Seules des précipitations conséquentes, à l’image de ce début de mois d’avril, permettront une recharge printanière suffisante pour éviter des hautes eaux trop précoces.
A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).
Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique se voit soustraire le niveau mensuel moyen d’étiage . Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.
Etat relatif des aquifères présents sur le territoire Poitou-Charentes-Limousin
Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
A l’opposé des mois de décembre 2018 et février 2019, les niveaux sont partout orientés à la baisse en février. Représentant parfaitement la situation du bassin , les niveaux sont désormais modérément bas sur les quatre indicateurs, là où ils étaient proches de la moyenne en février. La seule exception concernait l’indicateur situé au sud d’Angoulême (Dignac), où les niveaux étaient modérément hauts, la recharge y ayant été plus conséquente. Il en est toutefois de même pour la récession, qui a été plus marquée que sur les autres indicateurs pendant cette sécheresse hivernale.
Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, la tendance à la hausse (quasi-)générale en décembre 2018 et février 2019 s’est inversée, même s’il faut noter qu’entre temps, les niveaux ont baissé en janvier sur toutes les sources des Causses : les niveaux sont désormais en baisse sur les huit indicateurs pour ce mois de mars.
La situation est plus contrastée en terme de niveaux. Dans la partie charentaise, ils restent proches de la moyenne à l’est (Ruffec, St-Projet) et sont désormais modérément bas plus à l’ouest (Ballans). Pour les Causses, où les niveaux étaient modérément hauts à proches de la moyenne en février, ils sont désormais partout modérément bas, à l’exception de la source du Lantouy, à l’est de Cahors, où les niveaux sont très bas.
A l’échelle du système aquifère et comme dans la plus grande partie du bassin , le mois de mars 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, alors qu’ils étaient proches de la moyenne et modérément hauts les mois précédents.