Tendances d’évolution depuis fin mars
La période de recharge sur la période hivernale 2022-2023 a été marquée par une importante variation des précipitations en fonction des mois hivernaux. Les précipitations efficaces, permettant la recharge des nappes souterraines, étaient principalement concentrées sur les mois de janvier et de mars 2023. Ce dernier a notamment permis une hausse générale des niveaux piézométriques du département après un mois de février relativement sec.
À partir du mois d’avril, la période de recharge des nappes « hivernale » est terminée. En effet, avec l’arrivée du printemps et la reprise de la végétation, toutes les pluies seront en premier interceptées par la végétation. La part de la pluie qui pourrait être efficace pour réalimenter les nappes souterraines devient moindre.
Cette tendance à la hausse observée, sur le mois de mars, a laissé place à une hétérogénéité de l’évolution des niveaux piézométriques sur le mois d’avril :
- 45% des niveaux sont en hausse,
- 13 % des niveaux demeurent stables,
- 42% des niveaux sont en baisse.
Les précipitations du mois d’avril n’ont pas été suffisantes pour maintenir la recharge des nappes tout en subvenant aux besoins en eau des plantes, sortant de leur dormance.
Situation par rapport aux moyennes des mois d’avril
Les déficits pluviométriques enregistrés sur l’année hydrologique 2021-2022 et la forte sollicitation des eaux souterraines durant le printemps et l’été 2022 ont engendré un étiage sévère sur une majorité des nappes . La situation durant l’automne et l’hiver 2022-2023 n’a que peu évoluée, la recharge ayant été peu active. Seul le mois de janvier avait permis une nette amélioration de l’état des nappes , avant une forte dégradation courant février. Les pluies infiltrées en profondeur durant le mois de mars n’ont pas été suffisantes pour engendrer une amélioration franche.
Malgré une baisse de la moitié des niveaux piézométriques au mois d’avril, les niveaux de remplissages des piézomètres affichent une amélioration globale non négligeable, avec 68% considérés de moyen à très hauts au mois d’avril contre 59 % au mois de mars. Les piézomètres affichant des niveaux hauts passent de 5% en mars à 15% en avril. Enfin, à la fin du mois d’avril moins de 40% des points suivis ont un remplissage inférieur à la moyenne : c’est le plus bas enregistré de ces 6 derniers mois.
Comparaison des niveaux du mois d’avril 2023 avec des années antérieures
Après les cumuls de pluies de ce mois d’avril 2023, la situation apparait plus favorable que l’année dernière à la même époque : de nombreuses nappes présentent un meilleur remplissage grâce aux apports pluviométriques et moins de points suivis sont déficitaires.
Le mois d’avril 2023 est par rapport aux années de référence par leur sécheresse 2005, 2006 (hivernale) ou 2017, le mois qui présente globalement la meilleure situation.
Carte du Poitou-Charentes de la situation des nappes au 1er mai 2023
Sur l’ensemble du territoire, seul, le département de la Vienne continue de présenter des situations très basses sur plusieurs nappes .
- Le piézomètre de Clérac au sud de la région dans l’aquifère Tertiaire enregistre un niveau bas malgré une évolution à la hausse.
- Les nappes du Crétacé, dans le sud des Charentes, présentent des niveaux moyens voire inférieur à la moyenne. Le piézomètre d’Archigny, captant le Cénomanien, dans le nord Vienne, apparait avec un niveau très bas.
- Les nappes du Jurassique supérieur sont en majorité libres et dans certains cas conjuguées à des zones captives. Elles présentent un remplissage moyen à haut. Le niveau du piézomètre de Guesnes, nappe captive, reste toujours avec un remplissage très bas malgré une évolution légèrement en hausse sur le mois d’avril.
- L’aquifère du Dogger présente des niveaux de remplissage variables suivant le bassin (département) : ils apparaissent globalement meilleurs sur le bassin de la Charente, que sur le bassin du Clain et de la Vienne. Sur le bassin de la Charente, le niveau des nappes pour le mois d’avril est entre le niveau moyen et
très haut, dû à son état libre. Sur le bassin du Clain, certains piézomètres ont toujours un niveau de remplissage bas. Le secteur de l’interfluve Clain-Charente présente les moins bons niveaux de remplissage, piézomètre de Bonnardelière. Lorsque la nappe est captive, le niveau de remplissage est en dessous du niveau
moyen, voire même pour certain sur le minima enregistré (ex : Assais). - La nappe de l’Infra-Toarcien affiche globalement des niveaux de remplissage autour de la moyenne pour les parties de la nappe exclusivement captives. En revanche lorsqu’elle est semi-captive, comme à St Gelais (79), le niveau de la nappe est plus haut, la partie libre permettant une infiltration plus rapide.
Bulletin de situation hydrogéologique des nappes du Poitou Charentes au 1er mai 2023